Le livre « La Vague » de Todd Strasser

La Vague est un roman pour jeunes adultes publié en 1981 par Todd Strasser sous le nom de plume de Morton Rhue (bien qu’il ait été réimprimé sous le vrai nom de Todd Strasser). Il s’agit d’une novelization d’un téléplay de Johnny Dawkins pour le film The Wave, un récit fictif de l’expérience d’enseignement de la « troisième vague » par Ron Jones qui s’est déroulée dans une classe d’histoire du lycée Ellwood P. Cubberley à Palo Alto, en Californie.

Le roman de Strasser a remporté en 1981 le Massachusetts Book Award for Children’s/Young Adult literature (prix du livre du Massachusetts pour les enfants et les jeunes adultes).

L’intrigue

Le livre a pour cadre le lycée Gordon au printemps 1969. L’intrigue tourne autour d’un professeur d’histoire, M. Ben Ross, de ses élèves et d’une expérience qu’il mène pour tenter de leur enseigner ce qu’aurait pu être la vie dans l’Allemagne du Troisième Reich.

Insatisfait de son incapacité à répondre aux questions sincères de ses élèves sur le comment et le pourquoi, M. Ross lance l’expérience (La Vague) dans l’espoir qu’elle réponde à la question de savoir pourquoi les Allemands ont permis à Adolf Hitler et au parti nazi d’accéder au pouvoir, en agissant d’une manière incompatible avec leurs propres mensonges et leurs propres péchés.

Ross y réfléchit et planifie une expérience : le lendemain, il commence à endoctriner la classe en utilisant le slogan « FORCE PAR LA DISCIPLINE », en leur donnant des ordres tels que s’asseoir d’une certaine manière et leur dire comment répondre aux questions. La classe réagit bien à cette méthode, adoptant le sentiment d’autonomie qu’elle leur donne, et elle continue à se comporter de manière disciplinée le deuxième jour de classe, ce qui surprend Ross.

Il décide de poursuivre l’expérience et de créer un groupe, La Vague, en ajoutant deux autres slogans – LA FORCE PAR LA COMMUNAUTÉ et LA FORCE PAR L’ACTION – qui débouchent sur d’autres règles de conduite, un symbole, un salut et une structure organisationnelle.

Laurie Saunders, élève de la classe de M. Ross au début de la semaine, commence à penser que La Vague a trop d’impact. Laurie reçoit une lettre pour le journal de l’école, dont elle est la rédactrice en chef, décrivant comment les membres tentent de recruter d’autres personnes par l’intimidation.

Ce week-end-là, l’équipe de football n’arrive pas à gagner contre Clarkstown, car sa nouvelle motivation ne compense pas le manque d’entraînement et de planification. David, le petit ami de Laurie, est déconcerté par la tournure des événements, car l’équipe de football avait rejoint la Vague, tandis que Laurie et son équipe du Grapevine prévoient un numéro spécial du journal consacré exclusivement à la Vague et à l’impact négatif qu’elle a eu sur l’école.

Si certains la remercient, en particulier les enseignants et le directeur, d’autres ne la remercient pas. David, qui a participé à La Vague depuis le début, tente de la convaincre d’arrêter d’en dire du mal. Il finit par la pousser au sol, ce qui lui fait comprendre à quel point La Vague est dangereuse.

Désormais unis dans la conviction que la Vague doit être arrêtée, Laurie et David se rendent chez Ben pour le convaincre de mettre fin au programme. Il leur dit qu’il le fera, mais qu’ils doivent se fier à ce qu’il fera le lendemain.

Il convoque une réunion de la Vague dans l’auditorium et demande que seuls les membres de la Vague soient présents. Ils se rassemblent comme lors des rassemblements nazis, munis de bannières et de brassards à l’effigie de la Vague.

Ben explique aux membres de la Vague qu’ils ne sont qu’une des nombreuses écoles du pays impliquées dans la Vague et qu’ils sont sur le point de voir le chef de toute l’organisation, qui va s’adresser à eux tous à la télévision pour créer un parti national de la Vague pour les jeunes. Tout le monde est choqué lorsque M. Ross projette l’image d’Adolf Hitler. Il explique qu’il n’y a pas de chef et qu’il n’y a pas de Parti de la vague nationale. S’il y avait un chef, ce serait l’homme sur l’écran de projection. Il explique comment leur obéissance les a conduits à agir comme des nazis.

Les élèves, choqués, laissent tomber tous leurs bibelots et objets à l’effigie de la Vague et quittent lentement la salle. Alors que Ben se tourne vers la sortie, Robert, la seule personne à s’être vraiment épanouie au sein de la Vague, se tient seul, bouleversé par la fin de la Vague. Pendant la Vague, il a enfin été accepté comme un égal, personne ne s’en prenait à lui et il avait des amis, mais son nouveau statut social n’a plus aucune valeur sans la Vague.

Personnages

• Laurie Saunders : Principale protagoniste du roman, excellente élève et directrice du journal de son lycée, The Gordon Grapevine. Au départ, elle soutient la Vague, mais au fur et à mesure que le roman avance, elle commence à voir ce qu’elle est vraiment, une mini renaissance du Troisième Reich. Parce que Laurie voit la Vague pour ce qu’elle est, elle choisit de prendre ses distances avec elle et tous ceux qui y sont impliqués, ce qui lui vaut d’être considérée comme une « ennemie ».
• Amy Smith : L’amie de longue date de Laurie, en compétition constante avec elle, ce qui met leur amitié à rude épreuve ; une rude épreuve qui atteint son paroxysme lorsque la Vague bat son plein et que Laurie n’est plus « spéciale ».
• Robert Billings : Le perdant de la classe qui est le plus souvent la cible de nombreuses blagues. Décrit comme effrayant et bizarre, « c’était un garçon lourd avec des queues de chemise qui pendaient perpétuellement et des cheveux toujours en désordre » L’apparence négligée de Robert Billings et son manque d’intérêt pour ses études viennent du fait qu’il vit dans l’ombre de son frère aîné, Jeff Billings, qui était la quintessence de l’étudiant modèle. C’est grâce à la Vague que Robert est capable de sortir de l’ombre de son frère et d’établir sa propre personnalité (même si la Vague est axée sur l’unité), ce qui explique pourquoi Robert est vraiment le seul à perdre quelque chose après la chute de la Vague.
• David Collins : Le petit ami de Laurie, décrit comme « un grand et beau garçon qui était arrière dans l’équipe de football » Il finit par s’impliquer trop profondément dans la Vague et la fait sortir de la salle de classe pour l’amener sur le terrain de football afin d’essayer d’unir l’équipe perdante.
• Ben Ross : Professeur d’histoire au lycée qui a tendance à s’absorber dans son travail « au point d’oublier que le reste du monde existe ». Parmi les nombreuses choses auxquelles Ben Ross consacrait son attention, on peut citer : les Indiens d’Amérique, le bridge, et même l’histoire de la guerre : Les Indiens d’Amérique, le bridge et même le Troisième Reich. Sa personnalité est décrite comme obsessionnelle jusqu’à la folie, principalement en raison du temps et des efforts incroyables qu’il consacre à un domaine d’intérêt particulier. Il est décrit comme un nouveau professeur jeune, séduisant et charismatique, dont l’enthousiasme est « contagieux », si bien que ses élèves ne peuvent s’empêcher de le suivre. Il a également du mal à intéresser l’ensemble de la classe aux cours et à faire en sorte qu’ils arrivent à l’heure et rendent des travaux soignés. Il conçoit La Vague pour montrer ce qu’était la vie dans l’Allemagne nazie, mais il s’y laisse prendre à son tour. Au début, il remporte un grand succès, mais il va bientôt trop loin.
• Carl Block : Journaliste d’investigation pour The Gordon Grapevine, c’est un « grand, mince et blond » perpétuellement drôle.
• Alex Cooper : Chroniqueur musical pour The Gordon Grapevine et ami de Carl Block. Il est « trapu et brun ».
• Brad : Un garçon qui s’amuse à intimider Robert Billings.

Reconnaissance

Le roman de Strasser a remporté en 1981 le Massachusetts Book Award for Children’s/Young Adult Literature (Prix du livre du Massachusetts pour la littérature pour enfants et jeunes adultes).