Des brouillons d’« À la recherche du temps perdu », des écrits de jeunesse et des lettres précieuses de Marcel Proust vont être mis en vente. Un trésor inestimable que la France espère ardemment conserver sur son sol.
Un trésor de la littérature française
L’annonce a été faite par Jean-Claude Meyer lors d’un dîner organisé le 30 septembre en l’honneur des amis de la Bibliothèque nationale de France (BNF), parmi lesquels figuraient de généreux mécènes.
Après avoir évoqué le financement en cours pour l’acquisition des planches originales de La Bête est morte de Calvo, une bande dessinée réalisée clandestinement pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean-Claude Meyer a partagé une nouvelle tout aussi importante : la possibilité pour la BNF d’acquérir un ensemble exceptionnel provenant des héritiers de Marcel Proust.
Ce lot unique inclut des manuscrits d’« À la recherche du temps perdu », des textes d’enfance et d’adolescence, des esquisses, quatorze fragments inédits de Jean Santeuil, ainsi que des lettres et le contrat d’édition de Du côté de chez Swann. Autant de pièces retraçant l’évolution de l’œuvre de Proust, de ses premières ébauches à ses dernières corrections.
Un enjeu majeur pour la BNF
Pour la Bibliothèque nationale de France, l’enjeu est crucial. Ce patrimoine littéraire d’une valeur inestimable pourrait en effet être classé « Trésor national », ce qui empêcherait son exportation pendant une période de trente mois. Ce délai permettrait à la BNF et à l’État français de réunir les fonds nécessaires à son acquisition, notamment grâce au soutien de mécènes.
« Nous attendons la décision de la Commission consultative des trésors nationaux, mais nous sommes prêts à mobiliser toutes nos ressources pour intégrer ce fonds à notre collection proustienne, déjà la plus complète au monde », a déclaré Gilles Pécout, président de la BNF.
Si la décision de la commission s’avère positive, cet ensemble serait non seulement protégé de toute vente à l’étranger, mais deviendrait également un atout majeur pour la recherche littéraire internationale.
« Mort à jamais ? Qui peut le dire ? » écrivait Proust dans La Prisonnière. Avec ces archives qui pourraient prochainement rejoindre la BNF, l’auteur paraît, une fois de plus, bien vivant.