Courir contre le temps perdu
Il est une posture que certains affectent d’afficher à Illiers-Combray : l’indifférence méprisante à l’égard de Proust.
Je sais bien que nul n’est prophète en son pays, mais il y en a qui attigent !
On se gardera ici de désigner telle ou tel, d’autant que ces détracteurs du grand écrivain ne sont pas forcément là où des idées reçues voudraient les placer.
Il s’est passé hier un événement qui réconcilie avec le genre humain : la première édition d’un trail organisé par le Comité des Fêtes d’Illiers-Combray. Un trail, c’est une course en milieu naturel et celui-là, qui a attiré plus de cinq cents participants de tous âges, était préparé de main de maître par l’équipe de Gilles Perdriau.
Ce fut un rendez-vous sportif réussi au-delà des plus belles espérances et s’il est salué ici, c’est qu’il faisait référence à Proust, sans ostentation mais de façon assumée.
Appelé « Trail contre le temps perdu », il s’est montré comme l’alliance bien comprise du mollet et de l’esprit. Tout y respirait la joie et l’intelligence.
Longtemps coureur de fond (spécialiste du fond des pelotons, loin des podiums), j’y ai retrouvé l’ambiance des jours heureux. Et chaque médaille remise en entretiendra la mémoire.
Le logo officiel lui-même avait un goût de madeleine.
Parole de proustiste…
Patrice Louis