Coup de théâtre au « n° 100 »
Un rebondissement (par définition inattendu) m’invite à prolonger la chronique d’hier consacrée au mystérieux synonyme chiffré des « toilettes ».
D’où vient ce « n° 100 » dont parle le docteur Cottard ?
Or, voilà qu’une photo déjà publiée sur ce blogue (voir Traces de Proust à Illiers-Combray) me revient à l’esprit.
Elle montre — révèle, même — un espace qui n’est jamais été cité parmi les lieux proustiens de la cité de tante Léonie. Deux bonnes raisons : il n’est pas ouvert au public et il n’a pas de lien direct avec notre cher Marcel, même s’il se situe au deuxième étage de la maison natale de Proust père, Adrien.
Et puis, il n’a rien d’exaltant. C’est, littéralement un « petit coin ».
J’avais mauvaise grâce à présenter le cliché que j’ai pu prendre grâce à l’obligeance d’une employée de Groupama qui occupe aujourd’hui la maison. En effet, un graffiti dépare la porte. Il n’a rien d’obscène ni de malséant, mais il m’apparaissait aussi déplacé qu’un tag sur un monument. J’utilise l’imparfait car…
Mais, trêve de parlotte :
Tout soudain, ce « 100 »-là devient limpide. Il s’affiche à la place d’une de ces plaques plus traditionnelles, et le message est le même :
Je n’imagine pas que cette inscription peinte (dont j’ignore la date) soit fortuite. Elle porte un message qui n’a rien de mystérieux aux initiés.
Mais d’où vient-il ?, m’interrogeai-je hier lançant un appel à l’aide. J’ai été entendu et aiguillé.
Clopine m’a envoyé sur un site où les expressions françaises sont « décortiquées », Expressio.fr par Reverso
Gisèle m’a conduit vers le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, cnrtl.fr
Ainsi guidé, j’ai trouvé aussi le chemin de russki-mat.net, dictionnaires d’argot dans toutes les langues.
Tous donnent la même explication. Ce « 100 »-là doit être lu en toutes lettres, « cent ». Jadis, dans une expression argotique parisienne, il désignait les lieux d’aisance par calembour entre « cent » et « sent ». Ce numéro élevé est celui qui sent le plus !
La lumière est faite et je suis en paix.
Parole de proustiste…
Patrice Louis